Les visages pâles

Janvier 2013. Hortense, Lucile et Alexandre Estienne retrouvent leur père Jean-Michel dans leur maison de famille gersoise. Ils enterrent Raoul Estienne, le grand-père. Industriel français, il a fait la fortune de la Brosserie Estienne, qui a produit « la brosse à dents française de qualité » près de cent-cinquante ans. Sans Raoul, sans repère, qu’adviendra-t-il d’Hortense, fondatrice de start-up ; de Lucile, graphiste mélancolique trompant son ennui à La Défense ; d’Alexandre, qui cherche, dans les émanations de la Manif pour Tous, un sens à sa vie ?

Radiographie des élites à l’heure du délitement généralisé, Les visages pâles dresse le portrait d’une vieille bourgeoisie prise en tenaille entre la perduration de ses idéaux et la réalité de son destin. Le roman vient soulever le problème de la responsabilité de la bourgeoisie dans la perte d’un monde dont elle cultive pourtant la mélancolie. Parodie de ce qu’elle fut, celle-ci ne cesse d’illustrer l’intuition de Nicolás Gómez Dávila : désormais il n’y a plus qu’une seule différence entre riches et pauvres, c’est l’argent.

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Illustration éditions Stock (DR)

Revue de presse

« Avec ce troisième roman, Solange Bied-Charreton s’impose comme un écrivain d’une très grande profondeur et d’une rare sensibilité. Dans le sillage de Flaubert et de Houellebecq, elle voit tout et l’écrit sans effet. »

Vincent Tremolet, « Les enfants tristes », Le Figaro Magazine, 2 septembre 2016

« Sorte de fresque à la Chardonne avec le regard désabusé d’un Houellebecq, Les Visages pâles capte quelque chose d’un monde irrémédiablement en mutation. »

Baptiste Liger, « Petit pays », Lire, octobre 2016

« La radiographie, à l’os, servie par un humour et un cynisme tout houellebecquien, d’une jeunesse blafarde, à la fois craintive et menaçante, repliée sur son égoïsme, enragée contre ces « vieux soixante-huitards de merde », mais terrorisée par l’avenir, paumée entre regret du passé et inquiétude de l’avenir. »

Marine de Tilly, « Zombies en colère », Le Point, 17 novembre 2016

« Chez Les Visage pâles, on vomit la médiocrité moderne dans de médiocres romans, on la ramène en citant Maurras, Chesterton ou Jacques Attali (« plus rarement Edouard Drumont« ), on mêle quête spirituelle et cynisme managérial, on crie « Nous sommes tous des enfants d’hétéros ! » sur fond de musique techno. Avec une tendre férocité, Solange Bied-Charreton signe l’ambitieux roman des croyances abandonnées, des destins avortés. »

Jean Birnbaum, « Le dégoût français », Le Monde des livres, 29 décembre 2016

Entretien de Solange Bied-Charreton à propos des Visages pâles  réalisé avec le journaliste David L’Epée.