L’Acceptation

Peut-on vraiment connaître quelqu’un, au-delà du fantasme qu’on plaque sur cette personne, et jusqu’à quel point peut-on le connaître ? Quel regard porte-on sur son propre pays et comment l’autre le voit ? En décembre 2015, Aurore la Française fait la connaissance de Gestur l’Islandais dans une librairie de Belleville, un quartier de l’est parisien. Le climat morose de la France des attentats lui pèse, sa vie est monotone, tout la porte donc à tomber amoureuse de cet étranger, dont la présence, le regard, l’accent, les références constituent déjà un voyage. Elle se lance alors dans une histoire d’amour teintée d’incertitude et d’énigme. Car – contre-partie de cette romance exotique – Gestur se révèle être un homme fuyant, qui s’échappe sans cesse autant qu’il échappe aux standards de l’amour, de la relation, d’une « vie normale ».

Roman du couple et de l’incommunicabilité, du désir et de l’attente, L’Acceptation donne à comprendre ce déni tranquille, le mieux partagé du monde, qui nous assaille lorsque notre représentation – de l’être aimé autant que du pays que nous aimons – est mise à mal. Combien de temps et de déroutes nous faut-il avant l’acceptation ? Un chemin de traverse dessiné avec délicatesse, entre observations cinglantes sur la société et descriptions flamboyantes d’une Islande de splendeur.

Illustration éditions Stock (DR)

Revue de presse :

« C’est le portrait clinique d’un homme impassible et programmatique, imperméable à ses sentiments, qui bouleverse dans L’Acceptation, tout comme l’obstination déraisonnable d’Aurore, malgré la déréliction ambiante, croyant peut-être réveiller un vocal éteint. »

Baptiste Liger, « Vivre ensemble », Lire, Mars 2023

« Solange Bied-Charreton a une plume aussi belle que précise. Comme les grands photographes, elle voit ce que tout le monde ignore. »

Nicolas Ungemuth, « Histoire d’un désamour », Le Figaro Magazine, 3 mars 2023

« Entre l’analyse sociologique au scalpel des moeurs et affects contemporains et la réflexion intime sur ce qui fonde un lien à l’heure où nous fantasmons comme des monades, un livre éblouissant de justesse. »

Vincent Cocquebert, Voici, semaine du 27 mars 2023

« A mesure qu’elle déroule leur histoire, en rappelant toujours quel échec la guette, se dégage de ses phrases un grand calme, que viennent piqueter par instants des éclats d’autodérision, et, à d’autres moments, des blocs d’émerveillement face à la splendeur de l’Islande. »

Raphaëlle Leyris, « Sous le signe de la rupture », Le Monde des livres, 17 mai 2023